L'exploitation de l’ADN
dans
l’enquête judiciaire |
|
|||||||||
L'exploitation de l’ADN est un moyen scientifique parmi d’autres dans l’enquête judiciaire et ne peut être considérée comme une valeur absolue
Par Philippe THOMAS |
||||||||||
En 2003
ans la communauté scientifique célébrait le
cinquantenaire de la publication sur la découverte de la structure
de l’acide désoxyribonucléique, cette modeste parution qui tenait en
une seule page vaudra à leurs auteurs le prix Nobel de médecine
1962. |
||||||||||
Depuis, l’exploitation de ces informations ont connu de spectaculaires rebondissements dont une nouvelle méthode d'identification en 1985 par Sir Alec Jeffreys à l'origine de la création des fichiers génétiques de la police permettant d'identifier les criminels, mais aussi d'innocenter les suspects et la découverte du fameux génome Humain en 1990, l’homme de loi doit ainsi s'adapter et apprendre ce qu’il convient de faire et ne pas faire, en amont comme en aval d’un dossier. Pour des raisons liées à une éthique culturelle, la législation française ne suit pas en temps réel les progrès de ces dernières technique ralentissant de fait l’utilisation du FNAEG, le Fichier National des Empreintes génétiques ne reçoit les prélèvements que des mis en cause, des détenus et des personnes fichées pour délits ou crimes sexuels, contrairement à d’autres pays européens qui fichent systématiquement leurs citoyens pour la plus petite des infractions routières. Il est important de souligner que l’ADN n’est qu’un élément dans une enquête judiciaire et que la faire reposer sur un seul élément ne peut conduire la justice que sur la voie de l’erreur. Je ne suis ici pas le seul à mettre en garde le monde judiciaire, de nombreux scientifiques dénoncent leurs interprétations abusives et un manque de recul certain, les exagérations de la presse sur le sujet en sont une preuve éclatante. |
||||||||||
|
Le juriste doit se concentrer sur l’essentiel et connaître tout d’abord la distinction entre les deux ADN qui permettent l’identification d’un individu : l’ADN nucléaire et l’ADN mitochondrial.
- L’ADN nucléaire en dehors des vrais jumeaux est unique, elle est présente dans chacune de nos cellules, chaque cellule dispose d’une copie unique de 3 milliards de paires de bases soit une encyclopédie de 500 volumes de 800 pages.
L'ADN mitochondrial est une molécule d'ADN que l'on retrouve dans les mitochondries, petites usines énergétiques qui se trouvent dans la cellule, mais hors du noyau et qui permettent l'alimentation en O² de cette derniére.
L'avantage d'utiliser l'ADN mitochondrial pour l'analyse de la diversité génétique de nos ancêtres, réside dans le fait que les mitochondries sont transmises uniquement par la mère. Cela permet donc de suivre des populations en comparant le degré de similarité de leur ADN mitochondrial. |
|||||||||
|
|
|||||||||